Hôtel de ville
Architecte : Pierre DUFAU
1974
Le bâtiment est composé principalement de deux cylindres qui s'équilibrent : l'un est haut et étroit, comme une tour, l'autre est bas et large. Deux autres cylindres plus discrets complètent le bâtiment, au socle de la "tour" et à côté d'elle sur toute sa hauteur.
Chacun à leur manière, ces quatre cylindres ont une surface crénelée, évoquant les roues dentées d'un même engrenage.
Construit au bord du nouveau lac sur d'anciennes sablières, l'édifice a nécessité des fondations profondes pour assurer sa stabilité. Les fondations du bâtiment haut sont concentrées sur un "pylône" central étroit, qui supporte l'ensemble de la structure suspendue par le haut.
D'ailleurs, comme dans de nombreux bâtiments modernes, l'architecture ne cherche pas à cacher la structure porteuse du bâtiment, mais au contraire à révéler sa vérité intrinsèque : les "poutres" et "câbles" de suspension sont placés à l'extérieur, mis en valeur par une couleur blanche qui se détache nettement du volume sombre.
Cette architecture affirme ainsi sa foi en la modernité, et sa présence dans l'espace public.
Préfecture du Val-de-Marne et Hôtel du département
Architecte : Daniel BADANI
1971
La Préfecture est l'un des premiers bâtiments construits du Nouveau Créteil, pour donner corps au département naissant.
L'aspect imposant de son apparence massive est équilibré par sa hauteur mesurée et son plan de forme allongée, cassée par un angle doux. Avec sa forme en "V", le bloc semble s'ouvrir sur le lac en épousant son pourtour.
La surface du corps principal du bâtiment est un motif de fenêtres rectangulaires répétées à l'identique. Là aussi, l'aspect monotone est équilibré par un pont supérieur différent, aux fenêtres transparentes et aux angles plus arrondis, avec même quelques hublots.
L'ensemble surplombe le lac, donnant l'impression d'un vaisseau amiral qui avance sur l'eau.
Direction départementale de l’équipement
Architecte : Pierre SIRVIN
1980
Ce bâtiment semble dédié à la gloire de l'ingénierie, en donnant une représentation des trois matériaux au cœur de l'architecture moderne : l'acier, le verre et le béton.
Mais il rend également hommage à des matériaux de construction plus anciens comme la brique et le bois, qui apparaissent à la surface des seuls volumes arrondis de l'édifice, comme pour souligner une opposition entre anciens et modernes.
La composition principale du bâtiment en empilement de blocs à angles droits, les motifs de structures porteuses affichés à l'extérieur, tout concourt à exprimer la rationalité et la rigueur, caractéristiques des activités auxquelles le bâtiment est destiné.
Archives départementales
Architecte : Daniel BADANI
1975
Comme la BNF à Paris, les Archives départementales de Créteil sont une variation sur le thème du livre. Les quatre bâtiments transparents de la BNF symbolisent des livres ouverts ; les deux volumes des archives départementales montrent plutôt la couverture d'un livre juste assez entr'ouvert pour suggérer qu'il renferme quelque chose à l'intérieur. Les revêtements utilisés opposent la blancheur des "pages intérieures du livre" à l'opacité du revêtement extérieur. Les séries de petits demis-cylindres concaves et convexes à l'intérieur suggèrent que les deux parties sont faites pour se refermer l'une sur l'autre en s'emboîtant.
Le bâtiment a également été conçu comme deux silos, dont la vocation est de conserver et de protéger leur contenu. Ici, il ne s'agit pas de récoltes, mais d'un autre type de culture : la connaissance. La verticalité de la construction et de ses motifs symbolise l'élévation par le savoir.
Centre de secours
Architecte : Nicolas Le MARESQUIER
1977

La caserne de pompiers de Créteil est composée principalement deux volumes, l'un arrondi définissant la cour centrale de la caserne, l'autre rectangulaire abritant les logements.
Dans l'ensemble du bâtiment, des formes arrondies apportent de la dynamique et viennent contrebalancer l'aspect massif que pourrait avoir l'édifice. C'est le cas à l'extrémité sud du bâtiment, où on peut presque voir un torii japonais. La cour ronde confère un caractère communautaire au bâtiment, tout en exprimant un dynamisme impressionnant.
Le dégagement de terrasses tous les deux étages et l'ajout d'un motif arrondi corbuséen sur le toit contribuent à l'équilibre des masses de l'ensemble.
C'est vu du ciel que le bâtiment exprime le mieux sa fonction : le plan représente une clé tricoise, un outil arrondi au bout d'un manche, le "couteau suisse" du pompier utilisé pour serrer les raccords de tuyaux, ouvrir coffrets électriques et portes, etc. Les sapeurs-pompiers connaissent cette symbolique, qui renforce ainsi le lien entre eux et leur bâtiment.
Hôpital Henri-Mondor
Architecte : Henri POTTIER
1969

L'hôpital Henri-Mondor est conçu comme un bloc rassemblant toutes les fonctions nécessaires à son activité. Ce monolithe se détache nettement de l'horizon, constituant un signal du paysage urbain.
Seul élément pouvant laisser deviner la fonction de l'immeuble : une croix bleue est représentée de chaque côté de la façade.
Similaire aux barres d'immeubles accusées de tous les maux urbains, l'hôpital représente la forme la plus connue (et critiquée) de l'architecture moderne.
Maison des associations
Architecte : Michel STENZEL
1971

Ce bâtiment est discret comparé aux immeubles de La Brèche voisins, ce qui ne l'empêche pas d'affirmer son caractère singulier.
Le plan en étoile du corps principal du bâtiment est audacieux. L'étoile, surélevée par rapport au sol, semble destinée à monter vers le ciel. La verticalité des joints métalliques blancs contribue à cette impression d'élévation.
Pour compenser le cloisonnement dû au plan et l'imposante présence des immeubles voisins, la totalité de la surface du corps principal du bâtiment est vitrée. Cette transparence complète donne un bel exemple de façade-rideau, une des caractéristiques de l'architecture moderne qui consiste à reporter les structures porteuses à l'intérieur de la construction pour placer des matériaux plus légers en façade tels que du verre.
Immeubles d’habitation de La Brèche
Architecte : n.d.

Composés d'une succession d'angles aigus et obtus, les trois immeubles de La Brèche semblent cisailler le paysage. Cette impression est exacerbée par la pointe saillante des balcons aux extrémités des angles aigus.
Seuls quelques motifs colorés et parfois arrondis sur la façade viennent atténuer la dureté de la forme et la blancheur éclatante des lignes.
Immeubles d’habitation « choux et maïs »
Architecte : Gérard GRANDVAL
1974

Les "choux" sont les stars de Créteil, à tel point qu’ils en sont presque devenus l’emblème. Un des buts de cette série photographique est d’inviter à voir le patrimoine architectural de Créteil au-delà des "choux" ; pour autant, comment ne pas les évoquer ?!
Et pour cause : les "choux" sont une des réalisations phares de l’architecture végétale. Leurs formes sont en opposition délibérée avec le fonctionnalisme des angles droits et de l’anti-décoration. Ici, les bâtiments sont ronds, et leur façade est clairement expressive, presque figurative, évoquant des pétales. Pour renforcer leur lien avec la nature, les onze bâtiments sont disposés dans un parc, au milieu d’arbres dont ils semblent émerger.
Pour autant les "choux" adoptent l’une des caractéristiques essentielles de l’architecture moderne : la préfabrication. Sur certaines photos datant de la construction du Nouveau Créteil, on peut voir les balcons en pièces détachées, posés au pied de la tour nue. Ils ont été préfabriqués, réalisés ailleurs et acheminés sur site, prêts-à-poser sur l'immeuble auquel ils sont destinés.
Palais de justice
Architecte : Daniel BADANI
1978

Par sa forme symétrique et légèrement pyramidale, le Palais de justice de Créteil symbolise l'une des représentation courantes de la justice : la balance. L'architecture de l'édifice décline également le motif du livre, avec une forme symbolisant les tables de la loi.
La place du bâtiment dans l'espace public est toutefois paradoxale : le livre est grand ouvert, mais il semble tourner le dos à la cité, n'offrant que sa couverture à la vue des habitants du quartier du Palais. Sa forme haute et lourde, soulignée par la verticalité du motif des fenêtres et les "contreforts" sur chaque côté, semble dominer la ville, tel un château kafkaïen.
Quelques détails de la construction viennent contrebalancer cette impression. Le toit du bâtiment semble flotter au-dessus du volume pyramidal, et s'élancer vers le ciel. De part et d'autre de la porte d'entrée, les séries de trois colonnes arrondies apportent de la légèreté : presque aériennes, on les dirait tout droit sorties d'une œuvre de Niemeyer.
Immeubles d’habitation du Montaigut
Architecte : Gustave STOSKOPF
1977

Si le groupe d'immeubles du Montaigut a été dessiné par le même architecte que le quartier de Mont-Mesly construit à partir des années 50, c'est pour en prendre le contrepied : finie la rigueur monotone des plans à angles droits, ici tout est rond !
Ainsi le Montaigut comporte certes une "barre" d'immeuble, mais elle forme un cercle complet. Sur un quart, le cercle est doublé par une seconde courbe d'immeuble.
Vue de plus près, la façade de ce cercle d'immeuble n'est pas uniforme : sur un même côté, la répartition entre fenêtres et balcons est étudiée selon la course du soleil.
Seules trois interruptions dans le cercle ouvrent sur trois tours, dont la surface est elle aussi incurvée. Ces tours semblent se répondre, mais chacune présente des motifs légèrement différents.
L'enceinte renferme un jardin protégé de l'extérieur. Autour du plan d'eau s'élèvent les cylindres des bouches d'aération du parking sous-terrain, tels des colonnes de Buren multicolores.
Siège de Pernod-Ricard
Architecte : Jean WILLERVAL
1975

En bordure de l'autoroute A86, le siège de Pernod-Ricard s'affiche comme un signal de la modernité à Créteil. Aussi singulier soit-il, ce motif de la pyramide inversée se retrouve dans plusieurs bâtiments d'architecture moderne, par exemple à Cergy-Pontoise. Comme si les architectes avaient voulu montrer leur nouvelle maîtrise technique d'un symbole millénaire de l'architecture.
L'édifice semble répondre à un autre bâtiment aux lignes diagonales : le Palais de justice, situé juste de l'autre côté de l'autoroute. Malgré sa forme inversée, la pyramide de la "Pernoderie" n'a pas l'aspect aussi imposant que son voisin, grâce à sa plus petite taille, ses lignes horizontales et ses fenêtres en bandeau transparentes.
Maison des arts et de la culture (MAC)
Architecte : Jean FAUGERON
1975

Le "MAC" ne semble pas comporter de murs : sa façade est constituée d'une succession ininterrompue de panneaux en béton faisant le tour du bâtiment, chaque panneau étant détaché de ses voisins. Cette disposition suggère un lieu ouvert, sans mur plein qui isolerait l'intérieur de l'extérieur. L'architecture du MAC manifeste ainsi une volonté d'ouverture, de démocratisation de l'accès à la culture.
Au-delà de la forme originale, le modernisme de la construction se perçoit dans l'utilisation du béton (avec un motif très marqué de coffrage en bois), et le recours à la préfabrication des panneaux.
Pour autant, la répétition des panneaux évite la monotonie grâce à la variation des angles entre les panneaux. De plus, deux couleurs de béton sont utilisées sur les panneaux. Les parties blanches répondent aux rectangles blancs qui encerclent également le bâtiment dans son volume haut.
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